Biodiversité

Biodiversité

Préserver les espèces forestières dans nos territoires

Contexte

Dans cet axe, nous étudions la dynamique spatiale et temporelle des communautés d’espèces qui vivent en forêt (flore, entomofaune, avifaune et chiroptères) et des processus écologiques impliqués (dispersion, filtre environnemental et interactions biotiques), en lien avec les pratiques de gestion des forêts (gestion sylvicole et gestion cynégétique) et le changement climatique. La diversité des communautés est étudiée au niveau des espèces sur l’ensemble des strates (du sol à la canopée) et, pour les arbres, au niveau génétique (intraspécifique).

Nos questions de recherche

  • Les pratiques sylvicoles, et notamment les pratiques en lien avec le changement climatique, influencent-elles l’état et l’évolution de la diversité des communautés d’espèces en forêt ? Par exemple :
    • Préserver lors des coupes des habitats comme le bois mort, les très gros arbres, les arbres porteurs de dendromicrohabitats permet-il de préserver la diversité des espèces associées ?
    • Le mélange d’essences est-il favorable à la biodiversité des espèces du sol, du sous-bois et de la canopée ?
    • Quel est l’impact des différents types de régénération et de traitements sylvicoles (taillis, futaie régulière, futaie irrégulière, libre évolution) sur la biodiversité des espèces et la diversité génétique des essences d’arbres ?
    • Le dépérissement des essences forestières sous l’effet des changements globaux influence-t-il le microclimat et les structures d’habitats dans les peuplements forestiers, et en conséquence les communautés d’espèces associées ?
  • Les ongulés sauvages influencent-ils l’état et l’évolution de la diversité des communautés d’espèces en forêt ? Par exemple :
    • Quelles sont les interactions (herbivorie, zoochorie, perturbations physico-chimique du sol) qui agissent conjointement dans la dynamique spatio-temporelle des communautés du sous-bois ?
    • Quelle est le rôle des grands mammifères sauvages et de leur niveau de socialité dans la dispersion des plantes et de la fonge sur de longues distances ?
  • Les pratiques cynégétiques (prélèvements de gibier, techniques d’effarouchement) modulent-elles l’influence des ongulés sauvages sur la biodiversité en forêt ? Par exemple :
    • Quelle est l’efficacité des zones de quiétudes pour la faune sauvage en forêt et quelles sont leurs conséquences sur la flore et l’avifaune ?
  • Suivis de biodiversité : quels taxons suivre et pour quels objectifs ?
  • Indicateurs de biodiversité : la relation entre l’indicateur (métrique suivie) et l’indicandum (objet évalué) est-elle stable dans le temps et dans l’espace ?
  • Acquisition des données de biodiversité : les protocoles de relevés sont-ils améliorables (limiter les effets opérateurs, automatiser/calibrer les relevés avec des technologies non destructives et haut-débit de capteurs et/ou identification automatique) ?
  • Comment adapter les plans d’échantillonnage et les méthodes d’analyses des données pour répondre sans biais aux objectifs des suivis ?

Mise en oeuvre

  • Principales pratiques de gestion étudiées :  choix et le mélange d’essences forestières, l’intensité des coupes d’une part, les prélèvements d’ongulés sauvages d’autre part.
  • Processus écologiques étudiés ou sous-jacents à nos hypothèses : capacité de dispersion des espèces, leur tolérance physiologique aux conditions abiotiques (filtre environnemental), leurs exigences écologiques (filtre d’habitat) et les interactions entre espèces (compétition/facilitation, herbivorie, insectivorie, cascades trophiques, …).
  • Principaux facteurs biotiques étudiés : ongulés et les peuplements forestiers.
  • Principaux facteurs abiotiques étudiés : lumière, température, humidité, topographie.
  • Communautés étudiées : les taxons maîtrisés par l’unité sont la flore vasculaire, la bryoflore, les coléoptères saproxyliques, les rhopalocères et l’avifaune. En collaboration et secondairement, s’y ajoutent les lichens, les lépidoptères hétérocères, la pédofaune et les chauves-souris. Nous privilégions les études pluritaxonomiques.
  • Disciplines mobilisées : macroécologie, écologie des communautés, biostatistiques, deep learning, modélisation (préciser ?) , autécologie  ( ?)
  • Sources de données : Dispositifs observationnels et expérimentaux (dont OPTMix), mobilisation de bases de données externes (Renecofor-ICP Forests, IGN…)

Transfert et expertise

Ces recherches alimentent nos réflexions sur les systèmes de suivi et indicateurs de biodiversité, en appui aux politiques publiques de gestion forestière durable. Elles aboutissent aussi, en concertation avec les gestionnaires forestiers, à des travaux d’expertises et des recommandations de gestion.